Gedan tsuki

 

Le Gedan zuki (“coup de poing bas”) est une technique fondamentale du Goju-Ryu Shorei-Kan mais, contrairement à l’apparence d’une simple frappe, sa richesse et sa logique interne révèlent toute la subtilité de la méthode Toguchi.

Un geste où l’avantage est à la défense

Dans l’approche Shorei-Kan, le Gedan zuki n’est pas pensé comme une attaque primitive : il s’inscrit d’abord dans une dynamique de défense. Sa trajectoire descendante ou basse permet de contrôler tout ce qui se passe en dessous de la ligne de flottaison (attaques aux jambes, tentatives de ceinturage, balayages). En portant l’attention sur la partie inférieure du corps, le Gedan zuki contribue à stabiliser la posture, renforcer la connexion au sol (muchimi), et déjouer les offensives de l’adversaire. Cette dimension “défensive” accorde un avantage stratégique dans les échanges : le pratiquant anticipe ou neutralise avant d’attaquer.

Un geste complet pour l’ensemble du corps

Le Gedan zuki n’est pas réduit à un simple mouvement du bras. Il mobilise l’ensemble du corps, depuis l’ancrage dans la posture (shiko dachi, sanchin dachi…) jusqu’à la rotation des hanches, la transmission de l’énergie du hara (centre) vers le poing. La respiration (ibuki) accompagne l’exécution, garantissant la puissance tout en maintenant la souplesse. L’épaule reste détendue, le coude s’aligne : on recherche l’harmonie corporelle et une dynamique globale, loin d’une frappe isolée. Ce travail renforce la coordination, développe la musculature profonde et améliore la disponibilité du corps tout entier pour la suite de l’action.

La première frappe à main fermée – prélude à toute une série

Dans l’étude progressive du Goju-Ryu Shorei-Kan, notamment les premiers kata d’études, le Gedan zuki marque l’entrée dans le monde des “tsuki” à main fermée. Il sert souvent de première frappe réelle au poing, immédiatement suivie d’autres frappes variées au fil du kata : chudan zuki (poing moyen), jodan zuki (poing haut), ura zuki (coup remontant), coups de poings circulaires... Ce geste initial installe les bases biomécaniques et mentales qui permettront, ensuite, de combiner et lier intelligemment toutes les autres formes de tsuki. On y apprend non seulement à frapper, mais à percevoir le bon moment pour transformer une défense en attaque efficace.

 

  • Le Gedan zuki n’est pas un simple coup de poing : il prépare à la défense, structure la posture globale, initie le travail complet du corps et ouvre la progression vers toute la panoplie des poings fermés du Goju-Ryu Shorei-Kan.
  • Dans chaque kata d’étude, sa présence donne sens à la dynamique d’alternance entre blocages, déplacements et contre-attaques, matérialisant la philosophie du dur et du souple propre au style.

Le pratiquant du Shorei-Kan apprend ainsi, dès ses premières frappes basses, que chaque geste est porteur de plusieurs fonctions : défense, construction corporelle, préparation à l’enchaînement et recherche d’efficacité martiale.