Le tsuki (coup de poing direct) est l’une des techniques fondamentales du Goju-Ryu. Derrière sa simplicité apparente, il cache une richesse technique et énergétique qui résume l’essence même du style : équilibre entre force et souplesse, précision mécanique, et enracinement profond.
1. L’équilibre entre tsuki et hikite
Dans le Goju-Ryu, chaque tsuki se réalise en coordination avec le hikite (retrait du poing opposé à la hanche).
Hikite n’est pas qu’un geste secondaire : il équilibre le mouvement, stabilise le bassin et permet de générer une force opposée qui amplifie la puissance du tsuki.
Ce double mouvement, simultané et opposé, favorise la transmission de l’énergie du sol jusqu’au poing, tout en maintenant le centre de gravité bas et stable.
2. La rotation du poing
La rotation du poing lors du tsuki est un point technique clé :
Au cours de l’extension du bras, le poignet effectue une rotation pour amener les deux premiers métacarpiens en ligne avec l’avant-bras, maximisant l’impact et la stabilité de l’articulation.
Cette rotation, amorcée dans les derniers centimètres de la trajectoire, permet d’engager les muscles de l’avant-bras et d’assurer un kime (focalisation de l’énergie) optimal.
Selon la hauteur de frappe (jodan, chudan, gedan), la rotation peut être adaptée, mais le principe reste : verrouiller le poignet et aligner les structures osseuses au moment de l’impact.
3. La connexion au sol
La puissance d’un tsuki ne vient pas seulement du bras, mais de la connexion au sol avec la chaîne corporelle :
Le travail des positions (notamment sanchin dachi) permet un enracinement solide, essentiel pour transmettre la force du sol jusqu’au poing.
La poussée démarre dans les pieds, se propage à travers les jambes, les hanches, le tronc, l’épaule, puis le bras et enfin le poing.
Cette connexion est renforcée par la respiration (ibuki), le centre (hara) ce qui permet de délivrer l’énergie de façon explosive et contrôlée.
4. Tsuki : un geste global
Le tsuki en Goju-Ryu n’est jamais isolé : il s’inscrit dans une dynamique corporelle où chaque partie du corps coopère.
La précision du mouvement, la synchronisation avec le hikite, la rotation du poing et la connexion au sol sont affinées par la pratique des kata (notamment Sanchin et Saifa), où chaque tsuki devient une expression de l’équilibre entre force, enracinement et fluidité.
5. Conseils pour perfectionner son tsuki
Pratiquer lentement pour ressentir la chaîne énergétique du sol au poing.
Travailler l’alignement du corps et la stabilité des appuis.
Synchroniser la respiration avec l’exécution du tsuki.
Porter attention à la rotation du poing dans les derniers centimètres.
Utiliser le hikite pour équilibrer et amplifier la puissance du geste.
Le tsuki du Goju-Ryu, loin d’être un simple coup de poing, est une synthèse de l’art martial : enraciné, équilibré, précis et vivant, il incarne l’union du corps, de l’esprit et de l’énergie
